Cela fait un moment que j’envisage d’écrire cet article. J’ai cette envie de poser mes réflexions à plat, ne serait-ce que pour me remettre les idées en place. J’avais un peu peur. Peur de m’exposer, peur de ne pas savoir comment dire les choses, peur d’écrire des bêtises, peur de me tromper. Finalement, j’ai décidé de parler de moi, seulement de moi et de personne d’autre. Ce que j’écris n’engage que moi et tant pis.
J’ai décidé d’envoyer le genre se faire foutre . Surtout le mien.
A la naissance, j’ai été assignée fille. Je n’en suis pas mécontente, je suis même plutôt à l’aise avec ça si vous voulez tout savoir. J’aime mon corps tel qu’il est et je ne souhaite pas en changer. Dans ma vie de tous les jours, je m’accommode de mon genre social féminin. En réalité, peut-être ne me serais-je jamais posé de questions si je n’avais pas été sensibilisée à la question du genre au cours de mes activités militantes, si je n’avais pas fréquenté des personnes non-cisgenres.
Pour être honnête, je ne me sens pas forcément plus fille que garçon . Pas dans le sens où je ne me sens ni l’un ni l’autre, mais plutôt les deux. J’ai souvent eu une identité de garçon. Spontanément sur Internet, là où on n’a pas besoin de montrer son visage, je me présente comme un garçon. Sauf… sauf depuis que j’ai ouvert mes blogs au nom de Cordélia. Rétrospectivement, je n’aime pas tellement ce pseudo, même s’il représente assez bien la personne derrière laquelle je me cache dans mes articles. Mais bon, ce n’est pas vraiment le moment de revenir là-dessus.
Je jongle avec un prénom féminin et un prénom masculin depuis des années. Et ce n’est qu’en abandonnant le second que je réalise à quel point il me manque. Je me sentais bien avec et parler de moi au masculin ne m’a jamais posé problème. J’aime jouer avec mon apparence, aussi, en mode gender fucking. Je n’ai jamais autant apprécié mon corps depuis que je me suis rendue compte que je pouvais tirer partie de mon côté androgyne. Read More →

